dimanche 27 mars 2011

trucs d'ici que je commence à trouver trop normaux (mais que faut pas)

le "tout le monde en terrasse au premier rayon de soleil"
devant lequel je ricanais avant
genre "pf ! sont tellement privés de soleil ici 
qu'au moindre degré de plus ils sont tous à poil en terrasse entrain de boire des bières
les pauvres
c'est pathétique"
(esprit français)
et que maintenant je reconnais comme un signe de reconnaissance 
et d'appréciation de ce qui vient
chaque jour
même si c'est juste (!) le premier soleil de mars
(esprit batave)
au lieu de râler quand il fait trop chaud
râler quand il fait trop froid
et partir du principe que
ya pas de temps à perdre à se cailler sur une terrasse en doudoune au mois de février
puisque plus tard
ya aura plein de soleil
plus tard
et que là 
c'est juste trop froid
(esprit français)
mais que non, il fait beau
et ça fait des mois qu'on attend ça
et que le soleil vient de se pointer
pour de vrai
et il fait frais
mais c'est bon
c'est bon de le sentir sur ses joues
c'est bon de boire un thé
dehors
alors qu'il fait frais
mais lumineux
et qu'on est même prêts à partager notre table avec d'autre terrassiens
pour être encore plus à en profiter
(esprit batave)
et que c'est pas idiot de s'entasser et de se mélanger tout ça
pour un bête rayon de soleil
que bientôt on en aura beaucoup trop
(esprit français)
et que d'ailleurs on a pas le temps
et que d'ailleurs on a même pas de chouette terrasse en ville
(esprit français)
puisque la terrasse c'est un espace de touriste
pire, de hollandais !


ici, le premier rayon est fêté par un festival de mini jupes
de manches courtes et de bras nus
et de rhumes du fil trop tôt découvert
mais comme un rituel de printemps
alors qu'on dépasse à peine les 12 degrés



(continuer à s'émerveiller des choses qui nous font du bien)
(quoi qu'il arrive)
(même après la 10 000ème fois)
(esprit batave)




dimanche 20 mars 2011

les yeux fermés en ronronnant

comme c'est bon de regarder en arrière 
en choisissant un prisme
le bon vieux
"voilà où la vie m'a menée"
chercher le sens
la direction
le fil


comme c'est bon d'en trouver un
même s'il est aussi légitime que n'importe quel autre
et son contraire
comme c'est bon de se dire
"si j'avais choisi un autre ville
je serai devenue quelqu'un d'autre"
et comme c'est bon de se dire
qu'on a choisi la bonne


comme c'est bon de lire dans son enfance
les traits d'une vocation
ou se l'inventer comme un rêve d'enfant
et de savoir ce rêve alisable
et en bonne voie de se
un désir bien choisi 
comme dirait Descartes
un désir bien choisi, puisque réalisable


comme c'est bon d'entendre la confirmation de ce qu'on savait au fond
qu'on savait et qu'on osait à peine dire tout haut
qu'on savait au fond parce que ça nous faisait luminer
mais qu'on osait pas trop
de peur que
de peur


comme c'est bon de sentir le chemin qui s'éclaire
le fil qui se dessine
vers un avenir toujours incertain
bien sûr
mais toujours délicieusement rempli d'incertitudes bénies
un avenir radieux
toujours


même si
radieux
toujours
enfin

samedi 19 mars 2011

la bonne vague

puisque bien sûr
c'est jamais la gadoue pour tout le monde au même moment
c'est mieux comme ça, j'imagine


en même temps, en bonne judéo chrétienne, je culpabilise
un peu
juste un peu


puis je sympathise
sym pathos
je souffre avec
histoire de


mais le fait est qu'ici
chez moi
le soleil brille
et par sur les cendres


parce que je sais où je serai dans les 3, 4 prochaines années
et que je me réjouis
de la ville
de l'école
et de l'accompagnement


le soleil brille, et ça sent le printemps
tellement inattendu
que j'avais presqu'oublié comment ça faisait
le printemps.


un déménagement, encore


il parait que c'est dans le top 10 des événements les plus stressants dans une vie 
avec le divorce
une vie d'américo-européen riche en pays développé, disons


moi je les aime, les déménagements
les renménagements
le luxe de chercher un nouveau chez moi
de le choisir
de l'arranger
d'en faire un vrai home sweet
avec mes pin-up sur le piano et mes coquelicots en papier sur la fenêtre


une nouvelle ville
et cette joie naïve à se promener en terrain encore inconnu mais bientôt tellement connu
ce sentiment d'une infinité de possibles
possibles enthousiasmants, il va sans dire


tous ces visages
probables rencontres
qui finalements s'avèreront pour la plupart des croisements de regards jamais continués
mais quand même


puis la rentrée
la rentrée...
que tout le monde déteste
que j'ai toujours aimée


je suis une écolière dans l'âme
j'aurai dû faire maîtresse
je l'aurai jamais quittée
c'est con que j'ai oublié comment c'était d'être enfant
je sais plus leur parler
je sais pas quoi leur dire


le soleil brille
chez moi
mais c'est curieux
parce que je ne suis même pas sûre que la météo y soit pour quelque chose


il me semble
je crois
que je l'ai collé sur me lunettes
c'est drôle
c'est bien


il fait bon

jeudi 17 mars 2011

la Vague

Parce que je ne savais plus quoi dire
pas quoi faire non plus
mais que de le laisser passer comme ça, non.
alors un lien vers une belle arty-nitiative.
des artistes qui ont fait des dessins, vendus pour la cause des sinistrés. 
par .

mercredi 16 mars 2011

La Scala n'a qu'à bien se tenir



parfaitement.
voilà le dernier enregistrement commis


alors certes
on l'a poussé un peu plus haut pour faire voix d'enfant, tout ça...
mais quand même.


ils vont se l'arracher au Metropolitan Opera de New York, je le sens



jeudi 10 mars 2011

Ode à la femme sans enfants

   Pour commencer comme une mauvaise bande-annonce d'un encore plus mauvais film : en Afrique, on dit qu'il faut tout un village pour élever un enfant. En Amérique, la tâche est laissée à une seule personne : la nounou.
   Fort mauvaise intro pour vous parler d'un phénomène trop peu respecté en nos contrées sauvages : le non-enfantage volontaire.
   D'abord, que ceux qui se croient informés se rassurent : non, ce n'est pas un phénomène moderne et grandissant que celui de la femme choisissant de ne pas enfanter. Je sais bien qu'on va vous dire (les conservateurs de tous bois) qu'avec l'émancipation féminine, de plus en plus de femmes choisissent pour leur carrière, au lieu de la maternité.
C'est faux.
  Depuis aussi longtemps qu'on puisse se souvenir et que les études furent faites, on sait que dans chaque culture, un pourcentage stable de femmes choisit de ne pas faire d'enfants. Comme je suis une très mauvaise élève, je ne sais plus quel est ce pourcentage mais c'est je crois entre 10 et 12, si mes souvenirs sont bons.

   Ces femmes, dont l'énergie n'est pas utilisée par la vie de ménage, peuvent  développer leur potentiel créatif, et sont souvent des aides précieuses à la société. Et souvent, elle servent de maman de secours à leurs soeurs enfanteuses, qui dans un un moment de trop, de crise, ou tout simplement un besoin de calme et de retour à soi, déposent les enfants chez les tatas.
   Tatas qui, par leur état de non-mère, ont souvent un lien privilégié avec leurs neveux. Avec un rôle qui n'est pas seulement celui de l'adulte de secours, mais aussi celui du confident, un "reliable". Un qui ne juge pas en tant que parent, mais un adulte quand même. Un qui peut se mettre à la disposition de l'enfant, tout entièrement, puisque pas pris par son propre foyer. Un adulte de secours, pas seulement en temps de crises, mais aussi pour le plaisir.

   Et je revendique mon droit de non-enfantage. Je revendique le droit d'être la vieille tante folle, chez qui on peut faire les trucs qu'on fait pas à la maison, à qui on peut poser les questions qu'on ne veut pas poser à papa, chez qui on peut vider son sac sans avoir à s'en souvenir tous les matins au petit dèj.
   Je revendique mon droit de non-enfantage, pas par égoïsme, mais parce que je pense sincèrement apporter plus au monde en n'enfantant pas. Parce que je péfère être comme la Jeanne de Brassens, une "mère universelle". Alors être mère de trois poulpiquets, à quoi bon...

   Je revendique mon droit au non-enfantage, indépendant de ma tendresse ou non pour les enfants des autres. Que ni par mépris de l'enfant, ni par dégoût, ni même par angoisse de la maternité (même si on est tous d'accords que l'accouchement, bon...), mais pour adhérer à la Brigade des Tantes, me poster fidèle adulte de secours quand nécessaire et fidèle gâteuse de neveux quoi qu'il arrive. Seulement, pas productrice de cousins et de cousines. Productrice d'autres choses, oui. tisseuse de moments. créeuse de mondes. comme eux. et avec eux. 
   Et c'est avec une tranquilité sereine que je laisserai mes gènes admirables mourir avec moi. Je sais depuis longtemps qu'on survit dans bien plus que ses enfants.
   Et reconnaissante que notre monde ne nous oblige plus à s'emménager pour survivre, nous femmes, je me ferai l'honneur d'en profiter, de vivre avec légèreté, et avec j'espère un peu plus de sagesse les jours finissants.

   Lorsque J.M Barrie, l'auteur de Peter Pan a enfin concédé à dévoiler en 1911 l'apparence de son (jeune?) héros, voilà ce qu'il a dit :
"Vous pouvez retrouver son image, son esprit et sa toujours joyeuse humeur dans le monde entier, reflétée dans le visage de beaucoup de femmes n'ayant pas d'enfants".

Mes respects à toutes les enfanteuses.
Moi, j'espère rester une Peter Pan encore longtemps.


Edit - Rendons à Lizzie ce qui est à Lizzie, j'ai piqué le sujet dans le dernier bouquin d'E. Gilbert,  Commitment. Mails il m'a trop parlé pour que je le laisse se raconter par chez elle.

mercredi 9 mars 2011

oh, Marius !

il ne faut jamais vendre la peau du modem avant de l'avoir shooté.

je viens de me manger mes ongles en acrylique
(en acrylique)
après une après-midi passée au téléphone 
avec en récompense
1h30 de connection sans faille
1h30
me revoilà avec un modem bipolaire
qui nous fait du 1 minute oui pis  7 minute de oh pfff non
une vraie nana le truc

trop, c'est trop

mes ongles...

le vote indigène


on ne signe rien


on met un point rouge sur une grande feuille avec toutes les  listes de noms
et on pointe le nom qui nous plait le mieux
(Vos, ça veut dire Renard, alors j'ai pointé pour elle)


j'ai honte
j'ai honte
mais moins que si j'avais pas voté du tout


je suis une citoyenne nulle
mais une citoyenne quand même
je me suis tellement pas renseignée sur la politique en hollande
que je connais juste le parti de Wilders, notre Le Pen national
et celui qui a pas d'initiales bizarres : Groen Links, Les Verts De Gauche
(au moins c'est clair)


je me suis tellement pas renseignée
que je sais même pas si c'est les communales
les régionales
les européenes
ou les je sais pas quoi d'indigène genre le régiono-départemental ou autre spécialité du coin
(c'est pas de la présidentielle, voilà tout mon savoir sur la question)


je suis une citoyenne nulle
j'ai voté pour madame Renard
parce que c'était une madame
et qu'elle s'appelle Renard
et qu'elle est sur la liste d'un parti avec un nom reconnaissable
(moi Pvda ça me dit rien du tout)
(ça me fait juste penser à Poivre d'Arvor)


si ça se trouve c'est une cruche de première
je le saurai peut-être jamais
je sais même pas à quel niveau je l'ai désignée pour me représenter


et dire que ya pas si longtemps, on s'est battues comme des lionnes pour l'avoir, ce droit de vote...


la honte, franchement, la honte


mais j'ai voté.


edit- est-ce que vous aussi vous trouvez qu'elle ressemble à un canard laqué avec une perruque blonde ?

l'internet nouveau est arrivé !






















juste à temps, comme toujours
enfin, un peu plus tôt 
ç'aurait été pas mal aussi

dimanche 6 mars 2011

où on a un goût de chiotte

je m'excuse auparavant aux amateurs de ballet classique
mais moi
de voir tous ces bonshommes sautiller en collants moulants
avec des petits moulinets de bras
ça me fait mourir de rire
vous pouvez me la rendre avec l'opéra, je sais bien
c'est des histoires de codes, j'imagine
mais quand même
qu'est-ce que c'est drôle...

voilà, je fais partie de tous ces sous éduqué qui gloussent quand ils voient un mec en collants
et avant, aussi, je disais "expresso" au lieu de "espresso"
et mon premier rêve érotique, j'avais 8 ans, et j'ai rêvé que je le faisais avec Ma Sorcière Bien-Aimée

maintenant, vous savez tous mes pires secrets.