vendredi 26 novembre 2010

où Jésus revient

parce qu'il fallait bien commencer quand même, finalement, avec ce foutu joyeux oratorio de noël.
c'est vrai, samedi pas celui-là mais l'autre, y a la première répète.
hm.

donc il est juste un peu de temps de s'y mettre quoi.
après tout c'est juste 3 h de musique
en allemand
une bagatelle

Puis Bach il est toujours gentil, il écrit des trucs super faciles à chanter. Il aimait les chanteurs, Bach, ça se sent.
Par exemple, ça commence avec un choeur.
bon. commencer, on aime bien.
C'est un choeur en forme d'hymne à la joie. Il fait 15 pages, pour 2 lignes de texte, se résumant à "Réjouissez-vous". Au moins c'est pas trop dur à mémoriser.

Et juste en l'espace d'une ligne et demi, on a droit à trois octaves de braillement. Première phrase.

   Alors je sais bien que ya pas que des musiciens par-ici. Mais imaginez juste de passer de la cave au grenier en 22 secondes, et avec élégance s'il vous plait.
   Je suis sûre qu'il nous en voulait, le père Bach. Je le vois très clairement.
   Il se réveille tout frais à 11h du mat, boit un café froid, se gratte la perruque et se demande ce qu'il a bien pu oublier.
    Ah oui ! l'oratorio de Noël. Bon bon, c'est quand déjà ? ben, pour Noël, chuis con.
   Noël, noël... Jésus tout ça, la joie les trompettes les anges et tout le tintouin. Donc il nous faut du gai, du pimpant. Quelque chose où on se pose pas la question de c'est de quoi qu'on parle déjà. Du Ré majeur. C'est bien ça le Ré majeur. C'est pas aussi douteux qu'un Mi majeur. Pis ça fait pas trop de dièses à la clé. Comme ça tous ces feignants d'instrumentistes peuvent l'apprendre en deux jours puisque la semaine prochaine on fait la première répé.
   Allons pour du Ré Majeur. Alors pour commencer, on va poser le tableau comme il se doit, donc on va bien le sentir passer ce Ré Majeur. Donc je vais leur planter des bonnes vieilles dominantes par-ci par-là.
  Alors voyons. La grave pour commencer. On a qu'à ouvrir vers un la medium, c'est bien ça le la médium. Oh, puisqu'on y est, collons-leur du La aigu. C'est pas mal, ça appuie sur les réjouissances de la fête tout ça. Puis ça peut pas leur faire de mal à ces feignants d'instrumentistes. Déjà que je leur ai mis que 2 dièses à la clé, ils peuvent bien me donner 3 octaves pour la première phrase. Puis le texte. Alors un louons le Très Haut  me semble adapté. On va varier avec un petit louons les Cieux. hm. C'est un peu monotone. Ah ! voilà. Louons les Cieux par ces choeurs délicieux. pof. comme ça en plus ils doivent avoir l'air contents. ouuuh ça me plait..."

(bon, en vrai, il est gentil quand même, parce que des fois il nous met un psaa dans les aigus, et ça aide mieux que quand il met un ket par exemple. pis en vrai, avoir l'air content ça aide aussi pour faire sortir tout ça.)

   Mais quand même, déjà, le La grave, c'et ma presque note la plus grave, puisque en dessous du sol ya plus rien qui sort. C'est pas glorieux mais c'est comme ça. Donc le La, c'est un genre de grondement vaguement tonal, qu'on entend seulement en cas de silence de mort. Ce qui n'est pas la cas quand on chante en choeur avec un orchestre. (je précise quand même pour les non pratiquants)
   Puis les morceaux de ouf qui durent 15 pages, que quand tu crois que tu arrives enfin au bout, ça recommence au début et tu te repayes la moitié.
Ciel. J'ai signé pour ça, moi ?
   Et le pire, c'est qu'on fait 2 concerts, un à Leiden (toujours le même Leiden que la Passion), et une à Lochem. mais à Lochem y zont pas de sous, donc on coupe dans les effectifs, et vlan. Lulu reste sur le carreau. des inconvénients d'être la plus petite.

  Alors après une heure de piaillements enthousiastes et pour me changer des Jesus Jesus,  je suis allée à la bibli. Et en revenant, je me suis fait arrêter sur la place par un Grand camion en forme d'arc-en-ciel, avec marqué dessus Jésus a dit: je suis la voie, pis en dessous de la vitre passager, y avait une affiche encore en forme d'arc en ciel, avec marqué Our God is AWSOME !! ça prenait tout la place. je m'suis dit quand même, ils exagèrent. puis évidemment, un gentil monsieur m'a attrapée par le bras pour essayer de me vendre de son Jésus beaucoup trop cher.  
   J'ai bien failli lui dire que du Jésus, j'en avais déjà plein ma partition, mais je me suis abstenue, sinon peut-être il aurait cru qu'on était du même club. Moi je me méfie des vantards. ma devise, c'est plus z-on en parle et moins z-on en fait. idem les types qui crient sur tous les toits que c'est des Dieux au lit.
   J'aurai pu lui dire ça, au vendeur de Jésus. Peut être que ça aurait causé une réaction amusante. Mais vous savez comme je suis : c'est toujours après qu'on y pense.

   Donc je suis rentrée à la maison sans Jésus en forme d'arc-en-ciel, pour retrouver le mien en forme de La aigu.

   Je commence à douter de la pertinence de mon choix.

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c'est trop aimable, j'en perds mes mots